Béatrice, 59 ans

Tatouée par Odré tattoo

Quand je suis en maillot de bain, on voit mon joli tatouage. J’en suis fière. J’ai repris possession de cette partie du corps. C’est le point final à la maladie.

Quand j’avais 54 ans, j'ai senti une boule dans ma poitrine. Je suis allée voir mon médecin traitant, qui m’a immédiatement fait faire une mammographie, puis une biopsie dès le lendemain. On m’a annoncé que j’avais un cancer in situ. J’étais effondrée, j’ai eu très peur. Ma mère est décédée de cette maladie, ça m’a renvoyé à de sombres souvenirs. J'ai eu plusieurs opérations. On m'a fait une tumorectomie mais le cancer s'était propagé : on a dû m'enlever le sein. Par la suite, j’ai été reconstruite par une prothèse. C’était difficile, j’ai eu des complications, des infections.

 

J’ai très rapidement rencontré les Sœurs d'Encre. Je ne savais pas encore qu’on allait me faire une mastectomie, mais je me suis tout de suite dit : « Je veux un tatouage ! ». C’était instinctif. Pendant la maladie, on suit le protocole mis en place par l’équipe médicale, alors que le tatouage était ma décision. Quand le chirurgien m’a proposé de me refaire un mamelon, je lui ai dit que je préférais être tatouée.

 

Je voulais me faire tatouer par Odré car elle dégage quelque chose… Pendant la séance, j’étais assez stressée. On a défini ensemble ce que je voulais, elle m’a dessiné sur le corps. Maintenant, j’en suis très contente ! Je ne vois plus les cicatrices, mais le tatouage qui embellit mon corps. Quand je suis en maillot de bain, on voit mon joli tatouage. J’en suis fière. J’ai repris possession de cette partie du corps. C’est le point final à la maladie.

 

Je veux montrer aux femmes qu’on peut s’en sortir, qu’on peut être fières de notre parcours, qu’on peut faire quelque chose de beau sur quelque chose de difficile à vivre et se réapproprier son corps.


Retranscription du témoignage par Mélissa Castillon.